L’immersion dans les expositions : des sensations à foison.

Je vous propose un retour d’expérience concernant l’exposition qui se déroule actuellement au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA). Ainsi, plongez avec moi dans l’exposition : Immersion. Les origines : 1949-1969.

Cette exposition originale propose au public de s’immerger dans quatorze installations immersives et de vivre une véritable expérience sensorielle dans chacune des œuvres. Je vais vous présenter mes installations favorites, celles qui m’ont le plus marqué.

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Tout d’abord, il est important de noter que toutes les installations, pour des raisons spatiales, de format et de logistique, sont des reconstructions in situ datant de 2023.

Christian Megert, Environment, 1968

Nous débutons l’exposition par un passage tapissé d’éclats de miroir sur le sol ainsi qu’au plafond reflétant l’espace de manière fragmentaire. La disposition, en face-à-face, des miroirs donnent une dimension immersive et expansive de telle sorte que l’espace se prolonge virtuellement. Ainsi, nous sommes confrontés à une expérience perceptive intense de dédoublement vertigineux, à l’infini grâce à la réflexivité des miroirs.

Ferdinand Spindel, Hole in home, 1980

L’installation suivante nous fait pénétrer dans une caverne en mousse synthétique rose, un espace qui se veut cosy et confortable tel un canapé. Avec cette installation, l’artiste nous invite à y entrer pour se ressourcer.

Fabio Mauri, Luna, 1968

Nous voilà ensuite comme transporté dans un espace lunaire, l’installation Luna nous invite à marcher sur des microbilles de polystyrène qui crissent sous nos pas. La sensation est étrange et agréable à la fois. Il s’agit d’une expérience qui rejoue l’obscurité de l’espace, le silence du cosmos et l’apesanteur. Tous ces éléments combinés procurent un sentiment de sérénité.

USCO, Fanflashtic, 1968

Fanflashtic place le public au centre de l’œuvre et par un mélange synesthésique de médias visuels et sonores, cherche à atteindre une stimulation sensorielle totale. Il s’agit d’un petit espace cylindrique avec une barre verticale en son centre. Des ballons de baudruches colorés flottent dans les airs grâce à un souffle propulsé depuis le sol. Une musique festive et entraînante accompagne l’expérience. Nos sens de la vue, de l’ouïe et du toucher sont ainsi stimulés.

James Turrell, Raemar Pink White, 1969

Les effets dématérialisants de la lumière et de sa perception sont au cœur des travaux de James Turrell. Ses installations lumineuses jouent avec la perception du public en lui faisant perdre ses repères spatiaux. Immergé dans de la lumière rose, nous avons comme une impression que les murs, l’espace et les couleurs s’abolissent.

Gianni Colombo, Spazio elastico, 1967

Spazio elastico est un espace carré et obscure où se trouve des fils enduit de vernis phosphorescent, formant une grille. Nous perdons également nos repères dans cet espace, la régularité géométrique de la grille devient une sorte de toile d’araignée. Tel un piège, elle emprisonne corps et esprit du public dans une trame lumineuse de fils se réarticulant sans cesse et se recomposant de manière élastique.

Judy Chicago, Feather Room, 1966

Enfin, nous voilà plongés dans un espace également original car celui-ci est rempli de plumes blanches comme dans nos oreillers. Feather Room est la concrétisation de l’artiste à créer des environnements à l’échelle d’une pièce. Cette installation s’inscrit dans une série d’œuvres environnementales proposant des expériences davantage sensorielles. Pari réussi puisqu’effectivement, nous sommes littéralement immergés dans ces milliers de plumes dont nous expérimentons la sensation de douceur grâce au contact de celles-ci sur notre peau. Feather Room offre une esthétique diffuse et mouvante, avec un matériau organique et aérien. Les traits de l’architecture sont souples et flous, offrant à l’espace une apparence dilatée, un effet renforcé par la lumière continue et diffuse. Pour Chicago, l’échelle immersive est importante en raison de son fort impact sur le public qui se trouve enveloppé de lumière et de plumes.

Les plus :

  • Des installations diverses et variées sont proposées sollicitant plusieurs de nos sens
  • L’originalité de l’exposition en soi, en étant entièrement faite d’installations où le public peut s’immerger à l’intérieur
  • L’immersion est un sujet généralement apprécié

Les moins :

  • Bien que l’exposition a pour volonté de retracer l’émergence de l’art immersif entre 1949 et 1969, ce sont principalement des œuvres de la fin des années 1960 (1966 – 1969) qui sont présentées ( 12 sur 14). On peut dès lors se questionner sur la pertinence du titre de l’exposition et le choix des œuvres ? D’autant plus que l’installation la plus ancienne date de 1958-59. Lorsque nous lisons le titre et le texte introductif de l’exposition, nous nous attendons à voir également des œuvres de la décennie 1950.
  • Il faut s’assurer d’y aller lorsqu’il n’y a pas trop de monde sinon la qualité de l’expérience peut vite être altérée en raison des tailles relativement petites de certaines installations.

Parmi ces sept installations, laquelle vous donne le plus envie de plonger dedans ?


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