Ma découverte du mois de mars et dont j’ai eu un véritable coup de cœur est l’artiste taïwanais Huang Ko Wei, vivant et travaillant à Taipei, la Capitale de Taïwan. C’est la première fois qu’il expose en France, à la galerie Cadet capela de Paris.
Célèbre pour sa maîtrise audacieuse des couleurs, des lumières, et son jeu subtil entre l’imaginaire et la réalité, Huang Ko Wei cherche à élargir les horizons de la peinture en combinant et en composant des images.
Dans ses peintures acryliques, l’artiste explore le thème de la fluidité à la fois dans le langage pictural et dans son identité en tant que peintre formé académiquement. Dans les figures humaines, les animaux et les espaces architecturaux dépeints avec habileté par Huang, la tension entre l’ambiguïté et la lisibilité révèle non seulement la frontière délibérément floue entre la représentation et l’abstraction, en réponse active à l’histoire de la peinture, mais indique également la tentative incessante de l’artiste de s’affranchir de la convention esthétique existante.
Pour sa nouvelle exposition, « Tunneling », l’artiste place ses personnages dans des lieux dynamiques, des endroits d’échange tels que les gares, les trains, etc. Intéressé par les vies éphémères de ces voyageurs de passage, l’artiste vise à évoquer la fluidité de l’identité et les dynamiques géopolitiques fluctuantes de Taiwan, son pays d’origine. L’artiste aspire à perturber et à remodeler notre perception du mouvement, de la forme et de la texture. Les couleurs pastels utilisées ainsi que les formes fluides, dans un état presque liquide, ne sont pas sans rappeler l’aquarelle.
Entre l’imaginaire et la réalité, l’aspect vaporeux des personnages et de l’environnement relèvent de l’onirisme. D’autant plus que la plupart des personnages ont les yeux fermés et certains semblent en train de dormir. Certain objets se renversent ou flottent dans les airs comme en apesanteur, comme si la scène était mise sur pause ou au ralenti, accentuant cette sensation d’attente que l’on expérimente dans les gares. Cette série évoque bien l’idée de passage, la gare comme lieu de passage, le train permettant le passage d’un point à un autre puis, dans l’image picturale, le passage de la forme solide à la forme liquide ou vaporeuse et le passage de la figuration à l’abstraction.
Les œuvres de Huang Ko Wei visent à transmettre un sentiment de sérénité incertaine, encourageant les spectateurs à faire une pause, à contempler et à envisager des possibilités :
L’œuvre d’art Transit Pandora & Elpis explore l’histoire classique de Pandora et Elpis, remettant en question le rôle de l’espoir dans l’expérience humaine. Ce triptyque de peinture est interconnecté mais reste également discontinu. La composition dévoile une matrice complexe de l’espace de la gare, permettant à chacune des trois images d’être lue indépendamment. Les postures des personnages et des objets sont orchestrées pour former des gestes entrelacés et dynamiques. Mon objectif est de guider le public vers un état de pause, d’attente et de changement constant d’attention.
– Huang Ko Wei
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