
Organisée au Musée des Arts Décoratifs, du 29 novembre 2023 au 28 avril 2024, l’exposition « Iris van Herpen. Sculpting the Senses » rend hommage à l’une des créatrices de mode les plus visionnaires de sa génération. En effet, Iris van Herpen est une créatrice néerlandaise renommée, célèbre pour son approche avant-gardiste et expérimentale de la mode. Pionnière dans l’usage des nouvelles technologies dans sa discipline, elle repousse les normes conventionnelles de la mode en étant ouverte tout autant aux méthodes traditionnelles qu’aux approches innovantes. Elle fonde, en 2007, la Maison de Iris van Herpen à Amsterdam.
Une sélection de plus de 100 pièces de haute couture réalisées par la créatrice dialoguent avec des œuvres d’art contemporain, telles que celles de Philip Beesley, du Collectif Mé, Wim Delvoye, Rogan Brown, pour n’en citer que quelques-uns. Mais également des créations de design de Neri Oxman, Ren Ri, Ferruccio Laviani et Tomáš Libertíny, et des pièces provenant des sciences naturelles comme des coraux ou des fossiles créant une résonance unique avec des pièces historiques.
Sensible aux enjeux contemporains, elle privilégie ces dernières années des techniques de fabrication respectueuses de l’environnement, comme en attestent certaines créations réalisées à partir de plastique recyclé ou de fèves de cacao imprimées en 3D. Aujourd’hui, Iris van Herpen est saluée à l’échelle mondiale en tant que l’une des créatrices de mode les plus innovantes et les plus remarquées de sa génération. Et pour cause, l’originalité et l’extravagance de ses créations audacieuses ne laissent pas indifférent !
Elle puise tout autant dans l’art contemporain que dans l’architecture, dans les sciences du vivant que dans l’histoire des arts, dans l’alchimie que dans la mystique. Ainsi, son travail s’inscrit dans une transdisciplinarité car van Herpen collabore avec plusieurs artistes, architectes, scientifiques et designers, permettant de proposer une variété et une richesse de créations qui transcendent le simple domaine de la mode.
Ses collections questionnent des thématiques singulières : l’eau, l’air, l’apesanteur, le squelette, la cristallisation, la métamorphose, l’hybridation, l’hypnose, l’âme, la synesthésie, le rêve lucide, la renaissance…
Cette exposition rétrospective est organisée autour de neuf thèmes très présents dans son travail. Le thème de l’eau et les origines du vivant, qui imprègne l’ensemble de l’œuvre de la créatrice, inaugure le parcours.
Le motif de l’eau est également présent tout au long du parcours dans la scénographie puisque des ondulations argentées et miroitantes telles des « rivières » entourent les mannequins qui s’y reflètent.


Bien plus qu’une exposition dédiée à la Haute Couture, l’exposition « Iris van Herpen. Sculpting the Senses », invite le visiteur à un voyage immersif dans cet univers singulier et hybride.
Ainsi, nous débutons l’exposition avec La vie des profondeurs et L’eau et les rêves :
Dans cette première section, nous sommes face à des créations qui semblent venir tout droit d’une autre planète. On ne sait pas bien si nous avons à faire à des extra-terrestres ? des droïdes marins ? Ou encore des aliens subaquatiques ? Dans tous les cas, l’apparence des mannequins avec leurs multiples trous confère un caractère de science-fiction aux vêtements. Iris van Herpen s’inspire, ici, de l’écosystème marin pour dessiner les lignes et les textures de ses robes. Les méduses sont très inspirantes pour la créatrice. Ainsi, elle s’empare de cette imagerie aquatique pour la transposer, entre artisanat et nouvelles technologies, dans l’univers de la haute couture.





L’eau, sous ses diverses formes – liquide, solide, gazeuse – apparaît régulièrement dans les créations d’Iris van Herpen. À toutes les échelles, qu’il s’agisse d’une simple goutte de pluie ou d’un puissant tsunami, elle devient une allégorie poétique, évoquant tantôt le chaos, tantôt l’harmonie, sous forme d’écume, de liquide cristallisé ou d’ondes. Ces représentations convoquent l’imaginaire débordant de la créatrice. Des bulles suspendues dans l’espace aux éclaboussures transparentes, en passant par la brume et les vagues, les œuvres aquatiques d’Iris van Herpen révèlent les mystères et les pouvoirs de transformation de l’eau à travers une variété de matériaux et de techniques, allant du verre soufflé au plexiglass thermoformé, de la découpe laser au Suminagashi, une technique japonaise de dessin marbré à l’encre.

Robe Water, 2010
Cette robe est issue d’une étude sur l’immatérialité et le mouvement de l’eau. Faite de vagues de PetG thermoformées (copolyester pouvant tolérer des températures atteignant les 260°C), elle est manipulée à l’aide de pince métalliques. Iris van Herpen réalise cette robe comme une éclaboussure éphémère, adaptée à l’échelle du corps et pensée pour être portée comme un collier.
« Fascinée par l’eau, […] elle y puise un univers infini d’intuitions.
Et c’est ce rapport étroit à l’eau, ses multiples états, ses facultés à se métamorphoser qui permet à Iris van Herpen de transposer la philosophie de cet élément à celle de ses créations »
Comme nous l’avons évoqué précédemment, si l’élément de l’eau est très présent dans la scénographie de l’exposition, l’éclairage n’est pas en reste. En effet, un magnifique travail de la lumière a été réalisé avec des ombres portées qui confèrent une dimension encore plus spectaculaire aux créations portées par les mannequins. Une projection de petites lumières accompagne certaines robes apportant ainsi de la magie et du merveilleux. D’ailleurs, ces points lumineux symbolisent certainement les phytoplanctons, méduses, calamars et bactéries qui peuvent créer leur lumière et briller dans le noir car ce sont des organismes bioluminescents. Plus loin, ce sont des projections de corps de serpent qui entrent en écho avec les robes exposées.
En collaboration avec Shelee Carruthers, Robe Hydrozoa, collection « Sensory Seas », 2020
Portée par Lady Gaga
Réalisée à partir de peinture abstraites évoquant les fonds marins par des nuances de turquoise et de violet, la robe Hydrozoa est formée d’une succession de feuilles en plastique PetG découpées au laser puis thermocollées à de nombreuses couches d’organza de verre imprimé numériquement. Une fois en mouvement, l’architecture de la robe se déploie dans l’espace et rappelle la structure des coraux ondulant au gré de l’eau.


Robe Hydromedusa, collection « Sensory Seas », 2020
Cette robe est composée de cercles d’organza (tissu léger et transparent en polyester ou en mélange de fibres synthétiques) aux teintes imprimées numériquement. Ces derniers sont disposés en couches collées à chaud sur des dendrites de textile préalablement découpées au laser 3D. Les structures asymétriques qui résultent de cet assemblage épousent le corps et prennent vie lorsqu’elles sont portées, renvoyant à la fluidité du mouvement des méduses.
Bustier Arachne, collection « Meta Morphism », 2022
Transformant le corps humain en être hybride, la robe bustier Archne fait écho aux formes anatomiques des araignées. Elle est fabriquée à partir de matériaux upcyclés comme le Mylar (polyester très résistant fournissant des films très fins) collé à chaud à de la soie synthétique blanche qui a, quant à elle, été découpée au laser et brodée sur un bustier de tulle invisible. S’en échappent des centaines de fils accueillant de fines perles de cristal à leur extrémité qui viennent virevolter autour du corps en mouvement.

Dans la section suivante intitulée Les forces du vivant, on s’aperçoit que van Herpen est fascinée par les formes issues de la nature. En fusionnant les arts et les sciences, elle se lance dans l’exploration des environnements terrestres et marins afin de comprendre les structures et les textures qui les composent. Engagée dans une interaction étroite avec la faune et la flore, ses créations vestimentaires fusionnent progressivement avec celles qui les portent.
Également préoccupée par la préservation de l’environnement, elle choisit, pour certaines de ses collections, de magnifier le plastique recyclé.




Robe Henosis, collection « Roots of Rebirth », 2021
Fusionnant technologie et savoir-faire artisanaux, Iris van Herpen s’inspire, pour la collection « Roots of Rebirth », du règne des champignons et de leurs réseaux. Les couches translucides de dentelle blanche liées à chaud à des extrémités découpés au laser et qui poussent vers l’extérieur représentent ces interconnexions entre le monde terrestre et le monde souterrain.
En collaboration avec l’Université de technologie de Delft, Robe Foliage, collection « Ludi Naturae », 2018 (au centre)
Cette robe évoque le feuillage végétal par ses formes et textures souples, favorisées par la technologie Polyjet permettant l’impression simultanée en 3D de différents matériaux. La résine est traitée selon trois variations pour décliner la couleur, la transparence et l’épaisseur du matériau.



Le squelette incarné :
Le thème du squelette (dans la section suivante) est inauguré par la robe Skeleton faisant écho au squelette hybride d’une oeuvre de l’artiste japonais Heishiro Ishino.

En collaboration avec Isaïe Bloch, Robe Skeleton, collection « Capriole », 2011
À mi-chemin entre mode et sculpture, cette robe est dessinée sur logiciel puis imprimée numériquement. Iris van Herpen exploite ici la technologie 3D SLS (Selective Laser Sintering) où la poudre polyamide se fige à la rencontre des rayons laser. Hybride, la robe, miroir du squelette humain, se transforme en exosquelette fictionnel.
Heishiro Ishino, Yomotsuokami, 2023
L’artiste japonais crée des sculptures en argile incarnant des figures mystiques et imaginaires imprégnées par les mythes et les folklores.

En analysant non seulement les squelettes, mais aussi les muscles, les tissus, les fascias et les réseaux, la créatrice va au-delà de la simple confection de vêtements pour offrir à ses collections une nouvelle peau. Ses robes, des structures hybrides, deviennent la représentation de notre essence intérieure, une projection de l’idée d’un corps régénéré. Elle met ainsi en lumière et en perspective des aspects qui ne sont perceptibles que grâce à la subtile transparence de la peau ou à l’ingéniosité de la machine.






La dynamique des structures :
Par le biais de son approche holistique, Iris van Herpen explore l’existence de toutes les structures, qu’elles soient naturelles, artificielles, organiques ou architecturales. Dans cette vision, le corps devient le composant d’un tout, lié non seulement à sa dimension physique, mais aussi à son esprit et à son âme. Elle tire son inspiration des singularités du vivant pour créer des représentations d’écosystèmes, de processus de croissance et d’interconnexions. Célébration du gothique flamboyant, sa Cathedral Dress réinvente les codes du vêtement.

En collaboration avec Isaïe Bloch, Robe Cathedral, collection « Micro », 2012
Renversant les codes et les typologies classiques de la mode, Iris van Herpen s’inspire, pour cette robe, des monuments gothiques d’Europe du Nord. Croisées d’ogives et arcs-boutants se combinent dans une approche organique pour donner vie à un vêtement hors normes, fusion d’architecture et de sculpture. Faite de polyamide imprimé en 3D issu de la technologie SLS, l’œuvre est ensuite plongée dans un bain d’électrolyse à base de cuivre pour obtenir cette finition de bois ciré.


Synesthésie :
L’intérêt qu’elle porte au cerveau et plus particulièrement à la synesthésie ou aux phénomènes complexes des états modifiés de conscience, comme le rêve lucide ou l’hypnose, lui permet d’étirer les frontières de la mode au-delà de la simple perception visuelle ou de l’expérience tangible du vêtement. Fascinée par la neurologie, elle cherche à susciter le trouble, à magnifier les sens, à les sculpter par les matériaux qu’elle choisit. Comment diluer les frontières de la perception ? Comment stimuler le cerveau à travers les cinq sens et comment les associer les uns aux autres pour provoquer une nouvelle expérience émotionnelle ?

En collaboration avec Philip Beesley, Robe et cape Hypnosis, collection « Hypnosis », 2019
Cette robe interroge les capacités du cerveau et ses allers-retours entre le monde du conscient et celui de l’inconscient. Par le biais d’un motif noir kaléidoscopique teinté sur du satin duchesse collé à chaud sur du Mylar, puis découpé au laser en milliers de vaguelettes, la robe se transforme à chaque mouvement du corps. L’œil, ne pouvant suivre la vitesse de décomposition du motif, subit alors un effet cinétique, troublant les frontières entre corps et vêtement.
En présentant des perceptions d’un avenir imaginaire, elle questionne avant tout les distinctions entre nature et artifice face à une société aspirée et fascinée par la présence croissante du virtuel. Ainsi, dans certaines de ses collections, elle interroge les liens étroits entre sciences et technologie.


Les créations d’Iris van Herpen ont été portées par des célébrités telles que Lady Gaga, Björk, Tilda Swinton ou encore Beyoncé, renforçant ainsi sa réputation de designer visionnaire et avant-gardiste.

Robe Heliosphere, Custom Look pour Beyoncé, 2021
Cette robe a été conçue pour inaugurer la tournée mondiale « Renaissance » de Beyoncé en 2023. Sa conception, ayant nécessité douze personnes et près de 700 heures de travail, a consisté à créer 980 motifs en silicone argenté, cousus individuellement sur un tulle couleur chair et combinés à des cristaux Swarovski. Ceux-ci ont été apposés sur une structure invisible en PetG, donnant l’illusion d’un halo enveloppant le visage de la chanteuse. La robe est magnifiée par une cape volumineuse en organza de verre ornée des mêmes motifs en Mylar miroir.


Robe AV, collection « Voltage », 2013
Portée par Natalia Vodianova
Inspirée par le caractère insaisissable de l’électricité, cette robe est composée d’un assemblage complexe de multiples plans triangulaires de Mylar miroir. Disposé pour refléter la lumière environnante, l’ensemble s’appréhende, quand le corps se met en mouvement, comme une étonnante géométrie sensorielle. La perception de la silhouette se trouble, flotte entre ordre et chaos pour finalement fusionner avec son environnement.


Robe Radiation Invasion, Collection « Radiation Invasion », 2009 (celle de droite)
Portée par Lady Gaga
Fascinée par l’intangible, Iris van Herpen, tente de donner à voir la quantité de vagues électromagnétiques et l’information numérique qui envahissent notre corps quotidiennement pour les transporter dans ses créations. Cette robe est composée d’une multitude d’ondes scintillantes, lanières en métal doré cousues à la main sur du cuir végan. Une fois le corps en mouvement, l’ensemble crée tout un jeu de reflets renvoyant à tous ces champs énergétiques invisibles.
Robe Oceanix, collection « Architectonics », 2023
Développée sur le principe de l’asymétrie, cette robe s’ouvre vers l’extérieur. Inspirés de l’architecture bionique (architecture dont la composition et les lignes empruntent aux formes naturelles, biologiques), les polygones sont réalisés en microfibre découpée au laser et tissés avec de l’organza et du crêpe de soie. Fixés à la main à de longues tiges en fibre de verre, ils créent un subtil jeu de fluidité et de fragmentation grâce à un ingénieux système de porte-à-faux. En résumant la dualité de notre existence, le corps oscille et crée une explosion d’ordre et de chaos.

Voyage cosmique :
Le parcours s’achève sur une présentation des œuvres d’Iris van Herpen comme projetées dans l’immensité du cosmos. Ses robes y sont présentées dans une danse du ciel, des corps flottant dans l’espace comme en apesanteur, se soustrayant de toutes lois gravitationnelles. Les œuvres photographiques de l’artiste Kim Keever, mais aussi des prises de vue de nébuleuses appellent également à s’élever pour ressentir le monde de manière plus holistique. Une superbe œuvre d’Haruka Kojin, faite de lentilles en acrylique de différentes tailles, joue avec la transparence. Cet installation n’est pas sans rappeler des bulles d’eau qui flottent dans l’air.










Haruka Kojin, Contact Lens, 2023
Reflets, troubles, pertes de repères et distorsions donnent vie à cette œuvre qui vient dialoguer avec l’univers d’Iris van Herpen. En mettant à l’honneur l’expérience sensorielle, Contact Lens offre avant tout une nouvelle compréhension interactive de l’espace environnant. Rideau complexe de lentilles en acrylique, cette installation est pensée comme un lieu intermédiaire dans lequel se révèlent par des jeux d’optique subtils, une nouvelle perception de l’espace.
En collaboration avec Eric Klarenbeek, Nicholas Koscinski et Magnum Vegas, Combinaison Singularity, collection « Meta Morphism », 2022
Portée par Winnie Harlow
Grâce aux procédés de biotechnologie de pointe permettant l’impression 3D de substance organiques comme l’algue ou le mycélium, Iris van Herpen conçoit cette combinaison, faite d’organza recyclé et de cacao transformé en biopolymère, imprimé en filaments.


En collaboration avec Philip Beesley, Robe Aeriform, collection « Aeriform », 2017
Pour cette robe, Iris van Herpen explore la force immatérielle de l’air afin de créer une robe des plus légères et aériennes, composée de lumière plus que de textile. Halo flottant en apesanteur autour du corps, le vêtement est constitué d’un ensemble de sphères à partir d’acier galvanisé découpé au jet d’eau délicatement façonnées en trois dimensions grâce à un moule en bois. Le corps, enveloppé de bulles en suspension, définit alors à lui seul un nouvel espace.
Robe Sensorama, collection « Architectonics », 2023
En laiton poli et plié à la main, cette robe rappelle les formations géométriques des fractales et plus particulièrement celle du kirigami, cet art japonais du pliage et de la découpe. Le dialogue entre les vides et les pleins, l’ombre et la lumière, combiné aux multiples effets de réflexion voulu par le laiton offre à ce vêtement une dimension nouvelle, où se révèle un monde entrelaçant corps et architecture.

Ainsi, l’exposition nous donne un bel aperçu du large éventail de techniques et de matériaux qu’utilise Iris van Herpen, allant du moulage en silicone, de l’impression 3D et de la découpe au jet d’eau au plissé ancien et à la sculpture aimantée. En créant des matériaux innovants et en utilisant des textures révolutionnaires, Iris van Herpen élabore, tel un architecte, des microarchitectures, mais avec une distinction notable : ce sont des microarchitectures en mouvement. Dès que le corps entre en action dans l’espace, ses robes prennent vie, dans un spectacle où se mêlent textures, matières, frottements, glissements, couleurs et transparences. D’ailleurs, certaines robes présentées sont véritablement mobiles ce qui est très inhabituel pour un vêtement.
Finalement, au terme de ce voyage fantastique dans le monde de la Haute Couture, il ne fait aucun doute qu’Iris van Herpen soit une figure majeure de la mode contemporaine, reconnue pour son exploration audacieuse des possibilités créatives offertes par la technologie et son influence sur l’esthétique de la mode du XXIe siècle.
Parmi toutes ces incroyables créations, laquelle préfères-tu ?
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Une réflexion sur “Exposition Iris van Herpen : La mode avant-garde qui fusionne art, science et technologie”