Visages absents, signes discrets : la mémoire fracturée de « Nickel Boys »

Nickel Boys (2024) de RaMell Ross est un film d’une richesse formelle insoupçonnée. Fidèle au roman de Colson Whitehead dont il est tiré, le film adopte un ton elliptique, intime, presque effacé. L’histoire se déroule en 1962 dans le Sud des États-Unis, à Tallahassee, en pleine ségrégation Jim Crow. Il suit Elwood Curtis (Ethan Herisse), … Lire la suite Visages absents, signes discrets : la mémoire fracturée de « Nickel Boys »

Regarder sans pouvoir agir : tensions intimes dans « We Grown Now »

Dans We Grown Now (2023), Minhal Baig ne filme pas simplement l’enfance noire dans les bâtiments de Cabrini-Green : elle en capte la matière intérieure, les mouvements silencieux, les fractures invisibles. Le film se déploie à hauteur d’enfant, mais aussi à la vitesse des émotions retenues — lentes, diffuses, souvent sans mots. Loin d’un drame … Lire la suite Regarder sans pouvoir agir : tensions intimes dans « We Grown Now »

Quand le cinéma ose le flou : L’art de troubler pour mieux révéler

Le flou désigne une zone de l’image qui n’est pas nette, c’est-à-dire qui échappe à la mise au point (focus). L’œil du spectateur est naturellement attiré vers ce qui est net, donc ce qui est flou devient un élément périphérique, mystérieux, ou symbolique. Le chef opérateur ou l’assistant caméra (focus puller) détermine quelle zone du … Lire la suite Quand le cinéma ose le flou : L’art de troubler pour mieux révéler

Drylongso : la photographie comme résistance

Drylongso (1998), réalisé par Cauleen Smith, est un film indépendant afro-américain qui mêle réalisme social, art expérimental et poésie visuelle. C’est une œuvre singulière, à la croisée du film engagé, du portrait intimiste, et de la méditation sur la mémoire, la violence raciale et la disparition des hommes noirs. Il est souvent considéré comme un … Lire la suite Drylongso : la photographie comme résistance

Au-delà des mots : « Ma Rainey’s Black Bottom » et la puissance brute des métaphores visuelles au cinéma

Une métaphore visuelle au cinéma est une image ou une mise en scène qui transmet un message, une idée ou une émotion de manière indirecte, sans passer par les dialogues ou une explication explicite. Elle fonctionne comme une figure de style visuelle, où un élément symbolise quelque chose d’autre. Les réalisateurs et réalisatrices utilisent ces … Lire la suite Au-delà des mots : « Ma Rainey’s Black Bottom » et la puissance brute des métaphores visuelles au cinéma

« My Days of Mercy » : Une humanité réduite à un plateau-repas

My Days of Mercy (2017) est une romance dramatique réalisée par Tali Shalom-Ezer. Le film raconte l’histoire de Lucy Moro (interprétée par Ellen Page, maintenant connu sous le nom d’Elliot Page), une jeune femme militante contre la peine de mort, et Mercy Bromage (Kate Mara), issue d’une famille conservatrice et partisan de cette même pratique. … Lire la suite « My Days of Mercy » : Une humanité réduite à un plateau-repas

La lumière dans « La Couleur Pourpre » : une lueur d’espoir

Il y a quelques temps de cela, j’ai vu au cinéma la version 2023 de La Couleur Pourpre, réalisée par Blitz Bazawule. Ce qui m’a particulièrement frappé en regardant cette version du film, c’est le traitement de la lumière. Elle est omniprésente et mise en valeur tout au long du film, notamment à travers plusieurs … Lire la suite La lumière dans « La Couleur Pourpre » : une lueur d’espoir

« Swallow » : Cadrage et Symétrie, l’art de filmer l’enfermement psychologique

Swallow (2019) est un film psychologique réalisé par Carlo Mirabella-Davis, qui raconte l’histoire de Hunter, une femme au foyer apparemment parfaite, incarnée par Haley Bennett. Le film explore des thèmes liés au contrôle, à la féminité, et à la quête de l’identité à travers une lente et troublante descente dans une obsession autodestructrice connue sous … Lire la suite « Swallow » : Cadrage et Symétrie, l’art de filmer l’enfermement psychologique

Les néons : entre émotion, illusion et narration, les cas de « Wonder Wheel » et « One from the Heart »

Que ce soit dans One from the Heart (1981) réalisé par Francis Ford Coppola ou dans Wonder Wheel (2017) de Woody Allen, les lumières au néon jouent un rôle central dans la construction de l’univers visuel ainsi qu’un rôle symbolique important en renforçant la psychologie des personnages et la thématique générale du film. Nous allons … Lire la suite Les néons : entre émotion, illusion et narration, les cas de « Wonder Wheel » et « One from the Heart »