Visages absents, signes discrets : la mémoire fracturée de « Nickel Boys »

Nickel Boys (2024) de RaMell Ross est un film d’une richesse formelle insoupçonnée. Fidèle au roman de Colson Whitehead dont il est tiré, le film adopte un ton elliptique, intime, presque effacé. L’histoire se déroule en 1962 dans le Sud des États-Unis, à Tallahassee, en pleine ségrégation Jim Crow. Il suit Elwood Curtis (Ethan Herisse), … Lire la suite Visages absents, signes discrets : la mémoire fracturée de « Nickel Boys »

Une vie en cage : histoires de 3 mètres carré

Un lit. Une télévision. Un rideau en guise de mur. Un sac de riz dans un coin. Des chaussettes pendues au plafond. Et toujours, cette vue d’en haut, comme si Dieu lui-même, écœuré, prenait des clichés d’un monde qu’il n’a plus la force de corriger. Ainsi commence l’enfermement photographique orchestré par Benny Lam dans sa … Lire la suite Une vie en cage : histoires de 3 mètres carré

Bilan culturel du mois – Juillet 2025

Chaque fin de mois est l’occasion de faire une pause, de revenir sur ce qui m’a traversé, ému, questionné. Films, livres, expositions : ce panorama culturel mensuel rassemble les œuvres — qu’elles soient récentes ou plus anciennes — qui sont entrées dans ma vie ces dernières semaines. Parmi les découvertes singulières, ce bilan propose une … Lire la suite Bilan culturel du mois – Juillet 2025

Book Log 2025 (en cours)

Voici un aperçu des lectures annuelles qui m’ont tenue compagnie, bousculée, nourrie ou simplement divertie. Ce n’est pas un palmarès, juste un fil de lecture, avec ses détours, ses fulgurances et ses zones d’ombre. Liste mise à jour en cours d’année. Romans/essais/nouvelles : Poésie : Catalogues d’exposition : Livres thématiques :

Book Log 2024

Voici un aperçu des lectures annuelles qui m’ont tenue compagnie, bousculée, nourrie ou simplement divertie. Ce n’est pas un palmarès, juste un fil de lecture, avec ses détours, ses fulgurances et ses zones d’ombre. Romans/essais/nouvelles : Poésie/pièce de théâtre : Catalogues d’exposition : Livres thématiques :

« City Space » de Clarissa Bonet : Une traversée photographique entre anonymat, lumière et vertige urbain

Mon coup de cœur du mois de juillet est la photographe américaine Clarissa Bonet, travaillant à Chicago. C’est lors de son exposition « City Space » à la galerie Rouge de Paris que j’ai eu l’occasion de la découvrir.  Il y a dans ces images une géométrie qui coupe le souffle.Des lignes droites, froides, qui fractionnent l’espace.Les … Lire la suite « City Space » de Clarissa Bonet : Une traversée photographique entre anonymat, lumière et vertige urbain

Regarder sans pouvoir agir : tensions intimes dans « We Grown Now »

Dans We Grown Now (2023), Minhal Baig ne filme pas simplement l’enfance noire dans les bâtiments de Cabrini-Green : elle en capte la matière intérieure, les mouvements silencieux, les fractures invisibles. Le film se déploie à hauteur d’enfant, mais aussi à la vitesse des émotions retenues — lentes, diffuses, souvent sans mots. Loin d’un drame … Lire la suite Regarder sans pouvoir agir : tensions intimes dans « We Grown Now »

Jeff Wall et The Destroyed Room : image d’une violence sans corps

Tout a été détruit, sauf elle : une figurine de danseuse trône encore sur une commode, intacte au milieu d’une scène de chaos. Dans The Destroyed Room, Jeff Wall orchestre une mise en scène glaçante, qui dit tout de la violence invisible, souvent tue, exercée dans l’espace intime. Derrière le décor de chambre éventrée, c’est une critique acérée des représentations féminines figées et de la prison des stéréotypes que l’artiste propose, dans un silence qui hurle. … Lire la suite Jeff Wall et The Destroyed Room : image d’une violence sans corps

« Nappily Ever After » : quand se couper les cheveux, c’est se couper des injonctions

Dans Nappily Ever After, une femme noire rase ses cheveux et déconstruit tout ce qu’on lui a appris sur la perfection. J’y ai vu bien plus qu’une comédie romantique : une histoire de libération intérieure. … Lire la suite « Nappily Ever After » : quand se couper les cheveux, c’est se couper des injonctions

Quand le cinéma ose le flou : L’art de troubler pour mieux révéler

Le flou désigne une zone de l’image qui n’est pas nette, c’est-à-dire qui échappe à la mise au point (focus). L’œil du spectateur est naturellement attiré vers ce qui est net, donc ce qui est flou devient un élément périphérique, mystérieux, ou symbolique. Le chef opérateur ou l’assistant caméra (focus puller) détermine quelle zone du … Lire la suite Quand le cinéma ose le flou : L’art de troubler pour mieux révéler