
L’exposition Du Cœur à la Main: Dolce&Gabbana au Grand Palais, à Paris, nous plonge dans l’univers de la marque Haute Couture italienne. A travers dix salles immersives, ce n’est pas moins de 200 créations uniques que nous découvrons. Pour les 40 ans de la marque, l’exposition retrace l’itinéraire esthétique de leurs créations, d’abord portées dans leur cœur, puis exécutées à la main dans leurs ateliers.
Fondée en 1985, à Milan, par les créateurs Domenico Dolce et Stefano Gabbana, cette maison de couture est connue pour son style flamboyant, sensuel et profondément ancré dans la culture italienne, notamment sicilienne.
L’exposition est donc une lettre d’amour à l’Italie. En effet, Dolce&Gabbana s’inspirent des différents éléments de la culture italienne – de l’histoire, de l’architecture, de la peinture, de la musique ou encore du cinéma – pour leurs créations. Cette richesse culturelle est également matérialisée dans le parcours scénographique.
Chaque salle est dédiée à un thème, nous montrant la diversité, l’imagination débordante et la création infinie dont font preuve les deux couturiers. A l’instar des vêtements, les salles sont décorées de manière maximaliste (profusion d’ornements) de telle sorte que la scénographie viendrait presque à rivaliser avec les créations. A chaque nouvel espace, nous sommes immergés dans un univers flamboyant où mocassins, vestons en sequin, robes à dentelle et pantalons en velours se rencontrent. On peut affirmer qu’avec Dolce&Gabbana nous sommes apprêtés de la tête jusqu’au bout des pieds !



Le parcours d’exposition
Dolce&Gabbana sont très influencés par le baroque, la religion catholique, et les traditions siciliennes (dentelles, croix, bustiers, imagerie religieuse, etc.) qui font partis des thèmes principaux de l’exposition.
Nous plongeons tout d’abord dans la première pièce, au cœur de la peinture italienne dont des tableaux aux cadres dorés recouvrent les murs. Les pièces exposées rendent hommage à l’art, l’architecture et les traditions régionales, notamment avec des créations inspirées de monuments emblématiques et de costumes folkloriques. Des parties architecturales, des sculptures et des peintures se dessinent également sur les murs grâce à des projections.






La pièce aux mosaïques siciliennes est richement colorée et nous transporte tout droit dans le sud de l’Italie. Cette salle met en avant le savoir-faire de la céramique italienne – probablement une fierté pour les deux couturiers. Notre sens auditif est également sollicité car de la musique folklorique y est diffusée rendant l’endroit encore plus joyeux et festif.






C’est un voyage dans le temps que nous propose le parcours car nous retournons bien loin dans le passé, entre colonnes antiques et mosaïques byzantines. Les reliques sacrées et divers éléments religieux sont réinterprétés à travers des pièces magistrales qui marient tradition et modernité. Nous croisons tout au long du chemin des silhouettes inspirées de reines, de rois, de dieux et de déesses.






L’une de mes salles préférées est certainement celle au style baroque entièrement immaculée de blanc. Ici, les créations ne ressemblent pas moins à des vêtements qu’à des sculptures. Parmi les chérubins, nous avons l’impression d’être comme projeté dans un endroit céleste. Les pièces étant faites tout de volumes et de reliefs, nous nous demandons bien où peut se cacher Le Bernin ? (En effet, le décor sculptural à l’arrière-plan n’est pas sans rappeler celui de la Basilique Saint-Pierre de Rome).





La dimension de sacré prend une place prépondérante dans leur travail. Dans la suite du parcours, nous découvrons une « cage » en dentelle qui renferme en son sein d’éblouissantes broderies au fil d’or. Nous pourrions presque l’appeler la cage au soleil, évoqué par les rayons dorés qui jaillissent de la sculpture en arrière-plan. Bien que les créations soient opulentes, l’association du noir et du doré leur confère une élégance sans pareil.





Une pièce est dédiée au cinéma italien avec notamment le fameux film Le Guépard (Luchino Visconti, 1963) joué par le beau Alain Delon et l’envoûtante Claudia Cardinale. Cette section plonge ainsi les visiteurs dans l’âge d’or du septième art italien, avec des créations qui incarnent le glamour et le charisme de cette époque.

Nous croisons également des robes tout à fait catholiques avec leur long voile….




A coup de broderie, dentelle, drapée, leur travail est très sophistiqué et rigoureux. Résolument théâtral, chaque espace nous transporte dans un univers qui lui est propre, nous racontant une histoire. Ici, nous festoyons avec les mannequins. Entre mets somptueux et lustres étincelants, les tenues d’apparat en mettent plein la vue durant de ce banquet royal.


Nous terminons ce parcours dans ma salle préférée qu’on pourrait appeler celle des glaces. Sommes-nous tombés dans le trou du lapin ou passés de l’autre côté du miroir comme dans Alice au Pays des Merveilles ? Car c’est tout à fait l’ambiance qu’évoque cette pièce avec ses miroirs et lustres par « millier ». De plus, on peut y entendre des bruits de brisures de verre, dramatisant davantage la mise en scène. L’ornementation est à son comble et nous éblouit la vue. Ici, les tenues semblent être faites avec des éclats de verre, couvertes de brillants, cristaux et autres imitations de pierres précieuses.



Finalement, le style visuel unique de Dolce&Gabbana les rend facilement reconnaissables, et ils restent une icône du luxe italien. C’est un genre d’exposition qu’il faut visiter au moins une fois dans sa vie tant l’expérience est visuellement et sensoriellement riche et captivante. Ce n’est pas son immense succès qui dira le contraire !
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